Juste parce que je suis fière de cette Éloge à Serfine [Le Refuge]

Je ne sais pas quel est le crétin qui a dit ça. Probablement l’un de ces Disciples d’Eniripsa qui manient les mots avec dextérité. Evidemment, je suppose que l’auteur a été mordu par un Wabbit. Ils sont bien plus agressifs que l’on pourrait croire ! Les Wabbits sont d’insupportables bestioles ! Et ne parlons pas de leur dit Wa qui, dit-on, protègerait le fameux Dofus Cawotte. Savez-vous qu’il y a des parents tellement ingrats qu’ils sont prêts à appeler leur enfant Wabbit ?  J’ai croisé une certaine Wabbit-Inanna une fois. Elle avait fini par accepter son sort : maintenant, elle écorche des mots et mange des cawottes. La vraie question, la voici : écorche-t-elle des mots parce qu’elle mange des cawottes ou mange-t-elle des cawottes parce qu’elle écorche des mots ?
Je laisse ce genre de débat philosophique aux plus clairvoyants d’entre-nous. J’en ai rencontré peu, des personnes clairvoyantes. Et pourtant, j’ai vu du monde ! Ne serait-ce qu’en prenant l’exemple simple d’une guilde, mettons Le Refuge. Je me suis dit en l’intégrant que je croiserais forcément des réfugiés brillants. Que nenni ! Je m’étais encombrée de faux espoirs. Ils passent leur temps à aller taper ces pauvres Scarafeuilles qui n’ont rien demandé en faisant des jeux de mots risibles voire même incompréhensibles – à noter qu’ils s’entendent très bien entre eux : lorsqu’on est simple d’esprit, on comprend très bien son pair. Ou  alors, on fait semblant de comprendre.
Heureusement pour moi, les réfugiés hébergeaient en leurs rangs une certaine Serfine. Elle ne pouvait qu’être supérieure à ses camarades : ils étaient ses larbins, elle était leur Déesse. Sa beauté illuminait la vie de chacun. Son humour rendait le sourire au plus triste de ses compagnons. Et sa générosité était sans pareille. Mais toutes ces qualités n’étaient rien à côté de l’incroyable modestie de Serfine. Elle se savait supérieure. Elle l’était. Mais jamais elle n’abaissait l’un des réfugiés. Certains considéreraient cela comme de la pitié. Je trouve que ce mot a une valeur négative. Or, Serfine n’ayant aucun défaut, on ne peut se permettre de tenter de lui en créer. Elle méritait d’être leur Déesse. Qui pouvait remettre en cause sa position ? Hélas, lors de mon arrivée dans ce Refuge, il m’était de fait difficile de trouver ma place. J’étais à la fois tellement supérieure à tous ces larbins mais encore mille fois inférieure à la grandiose Serfine. Cette dernière, merveilleuse, m’a généreusement proposé un poste à ses côtés : avait-elle remarqué mes innombrables qualités, bien que j’en ai, évidemment, moins que Sa divinité ? Je l’espérais. Alors, de tout mon cœur, je me suis mise à faire tout ce qui était en mon pouvoir pour mériter le rang qu’elle m’avait offert. Je ne pouvais décevoir une personne aussi incroyable…mais pouvait-on l’appeler « personne » ? Elle est évidemment, bien plus que cela. Elle est une Déesse et il n’y a même pas besoin de le justifier. Pourquoi vouloir prouver ce qui n’a pas besoin de l’être ? Elle nous est supérieure, elle le sait. Et elle m’a proposé de devenir son apprentie.